Mes vacances sans Edgar
Claire Julliard
2009, éd. Ecole des Loisirs
Synopsis
C’est l’été, Charlotte, étudiante de 18 ans, part retrouver ses amies, deux sœurs de 16 et 18 ans. Toutes trois vont séjourner quelques semaines chez les cousins des deux sœurs, dans une grande
maison bourgeoise, isolée et ornée d’une forêt et d’une plage privée. Le lieu idéal pour un huis-clos… Déçus par l’absence d’Edgar – le rebelle de la famille, l’artiste et même la Nouvelle Star
-, les jeunes vont tous révéler une part d’eux-mêmes, vont chercher leur place et s’affirmer, vont apprendre à vivre ensemble, pour eux-mêmes et non pour le regard des autres…
Mon Avis
En lisant la 4ème de couverture, je m’attendais à lire un roman drôle et percutant, un roman qui ferait la part belle à la psychologie des personnages et à la critique du monde artistique
d’aujourd’hui… Edgar, c’est tout de même le vainqueur de la Nouvelle Star, c’est le chanteur des rues qui accepte d’être l’interprète de « Reste avec moi, ma Lolita » pour pouvoir intégrer le
monde de la musique par la grande porte… Je m’attendais donc à des dialogues plus « profonds » et même plus « violents » entre Charlotte – qui aimait l’ancien Edgar – et le nouvel Edgar… Je
m’attendais à rire davantage en lisant les frasques de la jeunesse dorée…
Mais cette lecture ne m’a pas emballée… C’est une lecture de « divertissement ». En effet, l’écriture constituée essentiellement de dialogues ou monologues ne rend pas vraiment compte de la
psychologie des personnages, de leur intériorité, si bien qu’on ne s’attache pas à eux, qu’on ne s’identifie pas. Néanmoins, soyons justes, l’écriture donne un « aperçu » de la personnalité des
protagonistes, d’ailleurs très « clichée » : la jeunesse dorée traîne son mal-être, sa richesse et ses préjugés comme autant de boulets. On croise la pimbêche égocentrique et narcissique, le
gamin qui ne connaît rien du monde sinon les cuillères en argent, le maigrelet un peu snob qui n’existe qu’en faisant rire les autres, sans oublier le « raté » de la famille qui ne vit que de sa
belle gueule… La seule à ne pas faire partie de « cette famille de cas », Charlotte, va observer, côtoyer et par sa différence – elle vient d’un autre monde – va faire évoluer ce beau monde…
En bref : cette lecture de jeunesse aborde des thèmes très intéressants mais de façon superficielle : l’adolescence, la différence et la tolérance, la vie en communauté, le monde du show-biz et
le prix à payer pour l’intégrer, etc. En n’approfondissant pas ces thèmes, le roman ne permet pas de poser les bases d’une réflexion.
Personnellement, quelques répliques mises à part, cette lecture m’a laissée indifférente.
Extrait
« En observant Julius et Emilien, je pensais que l’adolescence, la période la plus critique de l’existence, m’avait déjà quittée. Emilien et Julius passaient par des
hauts et des bas spectaculaires. Ils semblaient tantôt épuisés et las comme des vieillards, tantôt sautillants et puérils comme des enfants. Ils testaient la vie. Leurs brusques exaltations,
leurs coups de sang, leurs gamineries de potaches ou la façon qu’ils avaient de maudire leur sort me rendaient nostalgique. Malgré leur côté loufoque et leur naïveté, ils étaient plus lucides que
nous, leurs sensations jaillissaient avec plus d’intensité.
[…] Allions-nous devenir des adultes, nous figer dans la pose ? […] A l’adolescence, on a encore le droit de rêver. Il est trop tôt pour capituler. Libre à chacun de s’imaginer un avenir
glorieux ou de décider de passer le restant de ses jours à dormir, selon l’humeur du moment. »
Blog tres riche, bravo.