“La tsigane – Qu’est-ce que c’est?
Le gadjo – Un livre…
La tsigane – Tu sais lire?
Le gadjo – J’apprends…pour un jour partir d’ici! Pour devenir marin, voyager, découvrir des terres inconnues!
La tsigane – Où a-t-on vu que les mots permettaient de voyager? … Chez les gadjé, la destination détermine le chemin. Chez nous, c’est la route qui inspire la destination…”
Rencontre entre la tsigane Kheshyala et le mineur Antoine, dans la très belle invitation au voyage qu’est la BD Quand souffle le vent de Galandon et Bonin.
Pour lire cet article en musique, connectez-vous sur Deezer et écoutez l’album de la fabuleuse et envoûtante Norig. Ici.
Quand souffle le vent
Scénario – Galandon
Dessin et couleurs – Bonin
Editions Dargaud, Coll. Long Courrier
2009
Synopsis
Quelque part dans le Nord de la France, au début du XXe siècle.
Paysages sombres, sinistres.
« Ciel bas et lourd qui pèse comme un entonnoir… »
C’est le matin. Le jour se lèvera-t-il?
Parmi les étendues de champs et d’arbres, des mines et un village pointent le bout de leurs toits…
Au cœur, un bistrot résonne des babillages, des clameurs et surtout des commérages des mineurs. “Le vieux Louis apprendrait à lire au jeune Antoine. Il voudrait naviguer! Quitter la mine! Mais il ne partira jamais d’ici!”
Dans ce village, morne et reclus, arrive une caravane…Les tsiganes dont la belle Kheshalya entrent en scène, attirant les regards malveillants, l’animosité de certaines “gueules noires”, réveillant aussi la malédiction…et les secrets, les rêves, les désirs des uns et des autres.
Le jour se lèvera-t-il?
Extrait
« – Va-t’en!! Va-t’en!!
– Tu ne pourras pas faire grand-chose avec ton bout de bois! … C’est un mulo…
– Un mulo?
– Une revenante! Qui a connu une mort violente et qui cherche à trouver le repos ou à se venger. Et c’est toi qu’elle cherche! »
Mon avis
Peu à peu, sur fond de politique sociale et économique, le drame se tisse. Le passé refait surface, rencontre le présent et bouleverse l’avenir. La magie opère, les ténèbres se soulèvent.
Bien que le canevas soit assez classique, l’histoire est simplement et justement écrite. Dès la première page, elle emporte le lecteur.
Quant au dessin, il paraît à la fois souple et brut, fin et épais: les émotions éclatent. Les couleurs font d’ailleurs partie de l’histoire: elles créent l’atmosphère de pesanteur et de grisaille, ou au contraire de liesse et de chaleur. Elles créent le fantastique.
En quelques mots:
Suivez les pas, les idéaux et les secrets du mineur et de sa gitane. Laissez-vous charmer…
Plus d’infos, de BD, de projets, de dessins… sur le blog de Galandon et sur le blog de Bonin.
Sur le blog « C’est en couverture », vous trouverez enfin un dossier pédagogique à télécharger. Ce dernier analyse, décrypte la couverture de « Quand souffle le vent » et s’appuie également sur les projets de couverture initiaux.
Un aperçu de la première planche… (pour vous plonger dans l’ambiance):
Je note, encore une découverte, merci 😉
Je note à la fois la BD, et là j’écoute ton lien vers Deezer ! Merci beaucoup.
Je te conseille de lire « Grâce et Dénuement » si le sujet te plaît.
J’avais déjà repéré en librairie cette magnifique couverture. En lisant ton article, j’ai bien envie qu’elle rejoigne ma bibliothèque!
Je vais à la médiathèque cet après-midi et je regarderai s’ils l’ont car ton billet me donne bien envie de découvrir cet univers…
Et merci pour Norig, j’aime beaucoup (ça me fait penser à Esma Redzepova, et aux films Kusturica bien sûr !)