Littérature

Titi chez les Indiens

Pas de confusion, je ne vais pas vous parler des légendaires Titi & Grosminet. Non, non. Je vais plutôt vous parler d’un titi parti pour le Nouveau Monde. C’est un livre que je n’aurais
jamais lu si Suzanne de Chez les filles ne me l’avait pas proposé. Et j’en profite pour la remercier.
Cette lecture fait également partie de mon challenge du 1% de la rentrée littéraire (2/7).
Enfin, j’associe cette lecture à l’opération « Chroniques de la rentrée littéraire 2009 » lancé par Ulike.
Pour
en savoir plus sur l’opération d’Ulike, c’est par ici.

Si mon billet vous plaît (ou pas),
n’hésitez pas à voter et à lui attribuer des petites étoiles. Pour cela, suivez le lien et rendez-vous en bas de page
.



Nouveaux Indiens
Jocelyn Bonnerave

Ed. Seuil, Coll. Fiction & Cie – 2009

Résumé

A., un anthropologue, traverse l’Atlantique jusqu’à San Francisco pour observer, étudier, un groupe de musiciens. A. découvre alors le microcosme que consitutue l’école Mills, les affres, les
joies, les peines de la vie estudiantine, qui tentent de cohabiter avec les exigences et la rigueur des pratiques artisitiques de l’école.

Mon avis

Soyons clairs, soyons francs: je n’ai pas aimé ce livre.
Tout d’abord, je n’ai ressenti absolument… rien. Rien. Rien. Alors que l’anthropologue « enquête » sur la mort d’une étudiante anorexique. Alors que l’anthropologue côtoie le conjoint
veuf. Alors que l’anthropologue remoue avec fracas les silences, les peines des uns et des autres. Alors qu’il secoue les deuils, en quelque sorte. A nouveau, rien. Alors que l’anthropologue est
cerné de contrebasse, de flûte, de piano… de musique, en bref. Mais ici, pas une note. Pas un émoi.
Ensuite, et cela rejoint la musique: le style ne vibre pas. Il est décousu à tel point qu’on ne parvient pas à suivre le narrateur. Syntaxe déconstruite, ponctuation en fuite… C’est dur.
L’auteur a voulu mêler le fond à la forme: l’anthropologue a du mal à s’adapter au décalage, à ce nouveau rythme, ce nouveau monde. Mais comment dire? La mayonnaise ne prend pas.
Enfin, quel horrible vocabulaire! L’auteur veut son style « instruit », on le sent à travers son choix des mots. Mais, sans crier gare, il glisse une expression du type: « je vais pisser » ou
« l’odeur de ma gerbe », ou encore « Barry était un putain de collectionneur », enfin « N’empêche, je vais vomir », enfin « les gros » (pour parler avec respect des autres). Que c’est familier, vulgaire!
Et je ne parle pas de l’abus d’anglicismes! Et un « jet lag » par ci et un « no jet lag » par là… Que c’est fatigant! Et ridicule, presque snob… Tout ça n’a pas lieu d’être dans
un livre qui se veut « sérieux », me semble-t-il…
Pour terminer, une fois la (laborieuse) lecture achevée, je me demande encore quel peut bien être le sens de ce livre. Que veut démontrer l’auteur? Que cherche-t-il à dire? Qu’on ne change pas,
que l’histoire se répète, qu’il y a toujours des Sauvages mais que les Sauvages d’aujourd’hui ne sont pas ceux qu’on croit? Bref, c’est peut-être un livre du « non-sens » finalement…
Je ne suis pas « entrée » dans ce livre. Il m’a ennuyée et je pense vite l’oublier.

De nombreux bloggeurs ont chroniqué ce livre. Si vous en faites partie, faites-moi signe.
De mémoire, vous pouvez consulter les avis de Stephie ,de Calypso et de Catherine.

Pour le plaisir (et pour illustrer le « non sens », la rigueur scientifique de l’anthropologue), une citation:
(Il y en a une, merveilleuse, qui vaut le détour, chez Calypso…)

« Tous les gros sont une armée d’anges, et comme parfois c’est de l’air et plus du gras qui les gonfle, ils n’ont pas besoin d’ailes pour flotter dans les rues. C’est drôle d’imaginer l’impossible
partouze entre tous ceux-là. S’ils partouzent c’est qu’ils ont un sexe, dès qu’ils ont un sexe, ils ne partouzent plus. Ils partouzent peut-être tout le temps rien qu’en respirant, sans y penser,
en étant là à mélanger les sexes chacun dans son corps, tous dans le même gras comme la baie trempe dans le même vin. »



15 commentaires sur “Titi chez les Indiens

  1. C’est une lecture qui aurait eu au moins le mérite de faire couler de l’encre.
    Je n’ai pas été convaincue non plus mais je considère ce livre comme une curiosité. Quand au message du livre, difficile à déterminer. Ce qui est arrivé à cette jeune femme n’est tout de même pas courant… de là à en conclure que nous vivons dans une société cannibale !
    je vois plutôt ce livre comme une sorte de récit d’aventures.

  2. Son titre m’avait attiré mais vu ton avis je passe…je suis heureuse que le petit paquet t’aie plu. Et je ne suis vraiment pas fâchée pour ton merci tardif, loin de là. je te souhaite une belle journée.

  3. j’ai rédigé la première chronique pour « les chroniques de la rentrée littéraire », en aout. Le souvenir que j’ai de ce roman un mois après c’est que ça laisse pas mal d’espoir à des jeunes auteurs d’être publiés car Le Seuil ne s’est pas montré très exigeant en publiant un livre, somme toute, très moyen.
    http://chroniquesdelarentreelitteraire.com/2009/08/roman-francais/nouveaux-indiens-de-jocelyn-bonnerave-chronique-n%C2%B01
    Marie,je n’ai pas trouvé ton adresse mel ton blog (est-ce que tu pourrais me la donner,j’aimerais t’écrire sur un sujet qui n’a rien à voir!

  4. en dépit de sa qualité plus que moyenne, ce roman vient toutefois d’être couronné du Prix « premier roman ». Je n’avais pas besoin d’être déniaisée en ce qui concerne la crédibilité des « grands prix »
    du type Goncourt,Renaudot mais je vois que décidément beaucoup (la plupart?) de ces récompenses ne riment à rien!

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