Un nom: Cyril Massarotto. Un titre: Je suis l’Homme le plus beau du monde (vous noterez la majuscule!). Une couverture: un homme de dos se contemple, en abîme, dans un miroir. Comme une invitation à ouvrir le livre: regardez-moi! Lisez en moi!
Comment ne pas être intrigué(e)? Lorsque les éditions XO m’ont proposé ce titre, je n’ai pas résisté longtemps… Je voulais connaître l’homme le plus beau du monde. Et c’est chose faite.
« Être, ou ne pas être, telle est la question.
Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir
la fronde et les flèches de la fortune outrageante,
ou bien à s’armer contre une mer de douleurs
et à l’arrêter par une révolte? »
Hamlet, III, 1 – William Shakespeare
Je suis l’Homme le plus beau du monde
Cyril Massarotto
XO éditions, 2010
L’histoire, en quelques mots
Un homme se confie: alors que tout le monde plébiscite sa beauté, alors que tout le monde l’envie, alors que toutes les femmes, filles, et même les hommes, fantasment sur son corps… lui, est malheureux. Sa beauté le mène à la solitude, sa popularité l’isole, l’exclut de la société. Il en est réduit à vivre caché, comme un mal-propre. Une vie faite de paradoxes. Dès lors, il s’interroge: comment être heureux? A quoi tient ce mot après lequel tout un chacun court… le bonheur?
Trois bonnes raisons de lire Je suis l’Homme le plus beau du monde:
♥ Tout l’indique, de la couverture au titre: ce roman interroge l’Existence: to be or not to be, that is the question. Il semblerait que l’Existence s’efface devant le Paraître ou le culte de la Beauté: en fait, il importe peu d’être, il faut paraître. Dans ce roman (et dans notre société?), le Beau prime, le reste importe peu: il faut être dans les « normes », correspondre aux canons. Cependant, cette obsession du Beau étouffe et annihile les personnalités, créant une masse de gens quelconques. Ainsi, ce culte de Narcisse entraîne pour les quelques moutons noirs résistants un châtiment sévère: la Solitude. J’aurais aimé que cet aspect soit traité avec plus de profondeur, que l’auteur aille au bout de son histoire excessive et qu’il dissèque les entrailles de la Solitude. Mais non… les états d’âmes du personnage manquent de finesse, de profondeur.
♥ Qu’est-ce qui véhicule le culte du Beau et les canons? Les médias… Télévision, radio, cinéma… Que ce soit dans cette fiction ou dans notre monde, ils sont partout et détiennent les plein-pouvoirs. Ils manipulent, façonnent les esprits et commandent les comportements. Comment garder la bonne distance? Comment conserver une once d’esprit critique? Dans ce roman, l’auteur n’hésite pas, en filigranes, à mettre en scène la bêtise des auditeurs, véritables moutons lobotomisés: les émissions leur dictent ce qu’il faut aimer ou détester… et ils suivent. Du culte du Beau, on passe ainsi au culte de la Moyennitude.
♥ Culte du Paraître, culte du Moyen… Horreur, c’est notre monde! Tout semble excessif… à tel point que ça devient absurde. Le ton léger prête à sourire et évite de faire de ce roman une contre-utopie effrayante. Un souffle de magie, celle qui permet de changer le cours de la vie, celle qui donne foi en l’Amour, allège ce tableau effrayant de notre société. Ouf, nous ne sommes pas encore foutus!
Merci aux éditions XO pour cette découverte originale et effrayante divertissante!
Vous pouvez lire un extrait ici.
Je vois que nous avons une conclusion identique 🙂
Oui! Comme beaucoup d’autres, j’ai l’impression! Divertissant, mais un peu superficiel…
je devrais le lire prochainement grâce à une gentille blogueuse qui me le prête 🙂
j’ai hâte de voir de quoi il retourne!
J’espère que tu ne seras pas déçue!
Dommage effectivement que les différents thèmes ne soient traités qu’en surface !
Oui, j’ai lu ton billet et je te rejoins assez!
je sais pas si je vais le lire ou non… j’hésite ^^
Je ne pense pas qu’il soit à ranger dans les priorités, mais à l’occasion… why not? ^^
Je suis en train de le lire, ça se lit vite mais je ne trouve pas cela transcendant pour l’instant
Oh, ce n’est pas une lecture transcendante au final…
Dommage car le thème semble vraiment intéressant mais si l’auteur ne va pas jusqu’au bout des choses… Vraiment dommage car j’aimais bien l’idée du mouton noir et etc.
Oui, l’idée est bien, mais le traitement reste un peu superficiel……. c’est bien dommage!
Le thème ne me tente pas plus que ça . Je passe;)
J’imagine que tu as déjà une longue liste à lire… ^^
C’est traité de manière légère il est vrai mais c’est justement ce qui m’a plu!
Oui, je comprends, j’ai bien aimé aussi ce côté léger, mais, malgré tout, ça manque de profondeur… On peut être léger, sans être superficiel! ^^
Malgré ton billet, je reste septique. J’ai l’impression que le pauvre héros malheureux pourrait bien m’agacer prodigieusement ! 😉
Euh oui… c’est un peu le cas! Disons que tu as parfois envie de bien le secouer, de le faire réagir et surtout de lui faire éprouver des sentiments et des réflexions plus profonds… M’enfin, ça reste distrayant.