Bande dessinée·Lire

Il faut flinguer Ramirez

Il faut flinguer Ramirez – Acte I

Nicolas Petrimaux

éd. Glénat, 2018

Le synopsis, en quelques mots

Fin des années 80, en Arizona. Un expert en aspirateurs, muet, le regard d’un cocker aux yeux qui tombent, devient la cible d’un dangereux cartel mexicain. S’enchaînent alors les catastrophes et les rencontres, pour le moins inattendue, comme celle de deux jeunes femmes, avatars aussi rebelles que glamours de Thelma et Louise…

De bonnes raisons de lire cette BD

Cette BD se lit comme on regarde un road-movie doublé d’un thriller : tous les ingrédients s’y retrouvent, des courses-poursuites aux hold-up, sans oublier les saveurs de la vengeance et de l’amour. Le côté cinématographique se lit dans le découpage des pages : on quitte le traditionnel découpage linéaire d’une BD pour un découpage dynamique, irrégulier, qui permet de plonger visuellement, d’intégrer le lecteur dans les scènes.

Et pour rendre encore plus concret cet aspect, la narration est découpée en chapitres (ou épisodes, plutôt), entrecoupés de publicités, lesquelles parodient avec justesse et une pointe de satire ce type de communication. Ces épisodes mettent peu à peu en lumière les raisons de « flinguer Ramirez », mêlant adroitement passé et présent, nous faisant suivre les personnages comme des fils qui s’emmêlent et se resserrent si bien jusqu’à créer des noeuds. Intrigue à suspense qui laisse quelques mystères en suspens…

Tout cela a l’air bien sérieux mais les personnages tout comme les répliques apportent une très plaisante touche d’humour, tant le décalage est grand…: du flic blasé qui se fait rappeler à l’ordre par sa subordonnée, au redouté tueur qui se cache (ou pas !) derrière le masque du gars qui fait pitié mais qui manie aussi bien un silencieux qu’un manche d’aspirateur, sans oublier les braqueuses en talons aiguilles qui s’offusque d’un « bitch » sur un panneau publicitaire à leur effigie mais pas des morts causées dans leur folle course-poursuite… L’auteur prend un malin plaisir à jouer avec ses personnages et à embrouiller aussi le lecteur… Ce n’est pas forcément ce que vous croyez !

Le dessin en lui-même, anguleux et dynamique lui aussi, un brin rétro, s’adapte parfaitement à l’histoire et donne également le ton : les couleurs, chaudes et vives, rappellent ces décors de films (ajouté au découpage), à la Thelma et Louise, Bullit ou même Kill Bill, comme un hommage à tous ces films des années 80 et 90…

Il faut flinguer Ramirez est sans nul doute une belle surprise, tant dans la forme, aussi originale que plaisante à voir, que dans le fond, une intrigue palpipante avec une touche rocambolesque. Une BD qui ne se prend pas au sérieux et qui fait sentir le plaisir qu’a dû prendre son créateur.

Une belle réussite ! Pour en savoir plus sur l’auteur et ses projets : un clic ici. Et pour un aperçu du dessin et du découpage, c’est par là :

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