Littérature

Tout pour plaire

chester himes tout pour plaireTout pour plaire
The big gold dream, première publication 1959
Chester Himes
Folio policier

De quoi ça parle ?

C’est en plein cœur de Harlem qu’officie « Gentil prophète ». Ses fidèles rassemblés, le voilà qui prêche et accueille les futurs baptisés… moyennant quelques billets. Arrive alors Alberta, petite cuisinière vive et robuste, qui au cours de son baptême confie un étrange rêve : de trois tartes s’échappaient des billets par centaines. Elle plonge ensuite dans une transe extatique et tombe, raide morte. Panique, mouvements de foule, silhouettes épiées et épiantes, un corps qui disparaît.

C’est une nouvelle affaire pour Cercueil et Fossoyeur, deux flics rompus aux méthodes et lois des bas quartiers.

 

Trois bonnes raisons de lire Tout pour plaire :

L’écriture cinématographique. C’est un récit qui se lit comme un film. Phrases courtes, rythme ciselé, l’écriture s’adapte à son histoire et s’inscrit dans l’action. Elle va vite et ne perd pas son temps : pas de descriptions à rallonge, juste la bonne dose pour se représenter les lieux ou ses habitants. De même, les très nombreux dialogues donnent au récit toute sa vivacité, passant d’un registre de langue à un autre, pour coller au plus près des protagonistes.

Les personnages. De la cuisinière qui « biberonne » en passant par l’ancien boxeur devenu mac, sans oublier le prophète véreux ou encore l’antiquaire arnaqueur, nous rencontrons une pléthore de personnages hauts en couleurs, dont les vies assemblées de frasques, duperies et autres tentatives de survie, se heurtent avec fracas. Au milieu, les personnages principaux, Cercueil et Fossoyeur, deux flics qui tentent de démêler cet imbroglio. Cet épisode, le quatrième d’une série de huit, donne envie d’en savoir plus sur eux, on comprend qu’ils ont déjà un lourd vécu (à commencer par ce que suggèrent leurs surnoms).

L’atmosphère. On plonge sans ciller dans le Harlem des années 50/60 : les ghettos, les flics mal léchés, les voyous… Relations et conflits blancs/noirs mais aussi homme/femme, violences, discriminations, religions… Tout y passe et sans artifices, sans pathos. C’est une plongée qui bouscule l’esprit, on pourrait presque se perdre dans ce dédale de ruelles, caves et toits. Tout comme on se perd parfois dans l’enquête… Chester Himes retranscrit le quotidien de ce quartier comme si on y était, jusqu’à sentir le regard de la voisine qui nous épie à travers la lorgnette de sa porte. C’est une sorte de voyage dans le temps, ou plutôt une course effrénée, une quête de vérité qui, comme tout à Harlem, se monnaye.

En bref, que de bons ingrédients pour un bon polar.

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